Avec vos collaborateurs …

… vous allez analyser ce qui s’est passé. Vous allez chercher toutes les causes possibles (vous ferez de façon plus ou moins explicite un diagramme des causes). Vous prendrez soin de ne pas vous arrêter aux évidences ou pire aux fausses évidences ! Pour chaque cause vous chercherez à remonter jusqu’à la cause racine (en faisant par exemple un 5 pourquoi). Et vous évaluerez les risques associés, c’est-à-dire le produit de la probabilité que le danger cause un préjudice par la gravité du dommage.

Tout ce cheminement vous gardera d’appliquer des solutions à un faux problème (on a tous souvent une idée préconçue de la raison d’un problème) et surtout de ne rien faire contre le vrai !

Car maintenant il faut traiter le problème ! faire que l’incident ne puisse pas se reproduire.

• Face aux risques dus à un danger le plus efficace est de supprimer le danger ! quand on peut !
• Sinon vous chercherez à remplacer le danger par un danger moindre
• Puis vous isolerez les personnes du danger
• Ensuite vous changerez la façon de travailler
• Et enfin vous protègerez le travailleur avec un équipement individuel de sécurité

En suivant cette logique vous appliquerez la hiérarchie des mesures de contrôle : élimination, substitution, mesures de protection collective, mesure de prévention administrative, mesure de protection individuelle. C’est une hiérarchie parce qu’elles sont classées par ordre d’efficacité contre le problème. C’est l’ordre que vous devez suivre !

Malheureusement c’est aussi parfois l’ordre inverse de la simplicité et de coût de mise en œuvre ! c’est pourquoi on voit souvent les équipements de protection individuelle (EPI) comme unique mesure de sécurité !

Quand vous le pouvez, la meilleure façon de faire simple et économique et de prendre en compte la sécurité dès la conception de vos machines, de votre atelier, de votre magasin. Vous diminuerez alors drastiquement vos risques en exploitation et vos coûts pour la mise en place des solutions sûres.

En déroulant cette démarche à partir du presqu’accident vous avez déroulé et peut-être initié toute une démarche de sécurité. Mais vous n’avez traité qu’un problème et le travail pour les traiter tous vous parait monstrueux et pour tout dire vous effraie un peu. D’autant plus que vous n’avez pas forcement identifié tous les problèmes.

Alors dites-vous :

• Tout ne se fera pas en 1 jour. Il faut bien commencer.
• Quelques actions c’est mieux qu’aucune !
• Vous n’êtes pas seul

Choisissez avec vos collaborateurs (les usagers) le ou les prochains risques à éliminer. Dans leur travail quelles sont les actions qu’ils appréhendent ? où avez-vous déjà eu des alertes ?

Traiter ces risques avec eux ou laissez-les les traiter (mais ne vous en désintéressez jamais). A plusieurs on voit plus de choses, on a plus d’idées et on élimine plus de mauvaises idées.

Quels buts poursuivez-vous ?

• Supprimer au maximum les dangers et baisser au maximum les risques
• Ne pas laisser entrer de nouveaux risques
• Installer une culture sécurité dans l’entreprise

Au fur et à mesure de ces actions (de ces victoires !) le niveau de risque baisse et l’ensemble des acteurs de votre entreprise aiguisent leur perception des dangers et des risques et l’intègrent dans leur travail dès le début, dès la réflexion initiale. Cela devient une contrainte parmi d’autres à prendre en compte, comme la place disponible, le niveau sonore, la précision voulue …et c’est très souvent un plaisir de relever le défi de réussir sous contrainte !

Et pourquoi ?

Au final, c’est un enjeu de performance, à très large spectre.

En premier lieu éthique et social. On ne travaille pas pour se blesser, ni blesser les autres. Avec toutes les conséquences qui en découlent et qui peuvent être tragiques. Les accidents entraineront la dégradation des relations de travail.

Ensuite sociétal. Votre entreprise fait partie de la société, vous produisez de la richesse, vous fournissez de l’emploi. Vous avez des règles de la société, des normes, des attentes à respecter. Il en va aussi de votre image, de votre réputation et par conséquent de votre attractivité (à embaucher, à séduire les clients) et votre réputation (auprès des investisseurs, des banques, des assurances, des autorités).

Enfin économique. Les accidents entrainent des coûts directs : des amendes, des pénalités, des compensations, des arrêts de production, des équipements à changer, des adaptations de poste… ou indirectes : les mesures correctives, l’embauche de remplaçants, les mises en conformité, les temps passés en raison de l’accident …

Et alors, pour démarrer :

Si vous avez échappé à un accident ça peut être, on l’a vu, le déclic ! Mais sinon ne l’attendez pas !

Partez de votre DU (son vrai nom : DUERP, document unique d’évaluation des risques professionnels). Vous en avez un, c’est obligatoire dès le premier salarié. Les risques liés à votre activité y sont décrits. Vous devez le mettre à jour tous les ans (si vous avez plus de 11 salariés) et à chaque évolution modifiant ou entrainant de nouveaux risques (toutes les entreprises). C’est une bonne occasion.

Pour le mettre à jour faite un circuit dans vos locaux (atelier, laboratoire, bureau, salle accueillant du public …), avec des collaborateurs et notez toutes les observations (dans les 2 sens du terme) de risques, de dangers dans une LUP sécurité (Liste unique des problèmes sécurité). Vérifiez si tous les risques du DU sont bien maitrisés.

Traitez sans attendre les risques les plus simples (encombrement des voies de passage et d’évacuation, rangement instable, carter machine démonté, extincteur non accessible …)

Avec ces quelques outils :

• Un passage régulier et planifié dans toutes les zones de votre entreprise
• La participation de vos collaborateurs
• Une LUP des problèmes sécurité à résoudre
• Une organisation pour régler les problèmes en commençant par leur analyse
• Un DU vivant

Vous lancez solidement la démarche et développez la sensibilité de tous à la sécurité

Si vous voulez aller plus, nous pouvons vous aider à lancer la démarche, à adapter les outils à votre cas, à faire votre diagnostic initial.

Contactez-nous et échangeons sur vos enjeux et comment les aborder et les traiter.