Dès la phase d’avant-projet (ou de pré-études),

alors que l’idée est bien là et que vous commencez à la transformer en calculs, en schémas, en essais, en maquettes numériques pensez en même temps à comment vous allez le fabriquer. Evidement à ce stade c’est le produit et son client qui comptent. La façon dont vous allez fabriquer importera peu à votre client, à moins que ça n’impacte la qualité, les fonctionnalités, l’emprunte carbone ou toute autre de ses préoccupations.

Mais pour vous c’est important, mettez l’industrialisation en léger arrière-plan mais ne l’effacez pas !

Suivant les propriétés, les formes, les fonctionnalités, le design, vous pourrez choisir différents matériaux, différents procédés de fabrication. A leur tour ils auront un impact sur le coût de fabrication (coût matière, coûts des machines, coût de l’energie , facilité à produire et donc retouches ou rebus …); Et donc in fine sur le prix de vente de votre produit et sur votre marge.

Vous ne ferez aucune concession sur ce qui fait la force de votre produit, sur ces différenciants. C’est la fabrication qui devra se mettre au service du produit. Ce qui n’empêchera pas parfois la compétition entre différentes solutions d’industrialisation pour un résultat similaire.

Par contre, pour ce qui n’affecte pas la valeur perçue du produit, vous devez chercher les procédés, les matériaux ,les formes les plus économiques à produire aussi bien en coûts de production qu’en coup de matière. Faites vous aider si nécessaire, regardez ce que font vos concurrents, interrogez les industriels.

Après la première phase réflexive vous allez sans doute maquetter votre produit pour le rendre palpable, manipulable pour que les gens et vous-même puissent se faire un avis pratique sur son design, sa prise en main, voire son fonctionnement si votre maquette est fonctionnelle.

Votre maquette ne sera réalisée qu’en quelques exemplaires. Son but n’est pas de tester la réalisation et l’industrialisation mais pour autant vous pourrez commencer votre réflexion sur les coûts et la production. Par exemple peut-on séparer ou regrouper des pièces (et eviter des opérations de montage)?  Peut-on teinter dans la masse (et éviter de peindre)? Cette forme permet-elle de « sortir » la pièce sans reprise (et d’éviter des retouches)? Peut-on utiliser des pièces ou des matériaux standard, ou disponibles localement ? Partout où la valeur du produit n’impose pas un procédé, une matière, vous pouvez travailler pour économiser et réduire le coût de votre produit. Peut-être même vous allez pouvoir améliorer votre produit par la même occasion.

Plus vous faites ce travail tôt moins il sera couteux en temps et en argent !

Maintenant votre maquette a convaincu vos clients test, les investisseurs sont séduits par votre produit vous devez maintenant passer en phase industrielle.

Vous allez devoir définir votre process industriel.

C’est maintenant que tout votre travail en amont sur le process fait sur l’idée, le concept, les prototypes, à travers les échanges avec des industriels va révéler son importance : il va vous faire gagner beaucoup de temps et eviter des remises en cause tardives de votre produit !

Bien sûr vous ferez encore face à quelques difficultés mais elles seront bien moins nombreuses et bien moins importantes.

Définir votre process industriel (dans un sens large), c’est définir avec précision :

• Comment vous allez fabriquer votre produit
• Comment vous allez l’emballer
• Comment vous allez l’envoyer vers vos clients
• et à la fin de sa vie comment vous allez pouvoir le recycler.

Et vous allez définir, au-delà de la conformité et du coût, les contraintes qui vous tiennent à cœur et qui rendront votre produit plus acceptable pour les clients. Et votre process plus robuste face aux aléas.  Vous vous interesserez sans doute à l’emprunte carbone du produit, la consommation d’énergie et de matières du process, la limitation des déchets dus aux emballages, la production locale, la flexibilité ….

A moins que vous ayez vous-même les ressources, vous allez vous rapprocher d’industriels capables de vous aider dans la mise au point du process, son optimisation et ensuite dans la production.

Une fois votre process defini, à l’instar de ce que vous avez fait sur la conception de produit, vous allez là aussi travailler par étape pour le mettre au point.

D’abord quelques pièces ou éléments de votre produit fabriqués sur les machines de production. Dans cette étape vous validerez que vos machines fabriquent un produit conforme quand il produit quelques pièces puis quand il produit à la cadence attendue.

Une fois chaque machine mise au point, vous allez faire des courtes séries avec le process complet et les taches qui s’enchainent. A ce stade vous verrez peut-être apparaitre d’autres problèmes à régler (passage d’une opération à une autre, gestion des pièces non conformes …).

La logique est graduelle. A chaque étape des nouveaux problèmes apparaissent de nature et surtout d’origine différente. Le fait de voir arriver les problèmes au fur et à mesure permet de les traiter plus facilement en identifiant bien leur source et sans être submergé par leur nombre.

La qualité de votre travail amont sur le process industriel limitera grandement ce nombre de points à regler et pour certains vous aurez déjà la solution.

Si les produits fabriqués à chaque étape sont conformes ou que vous pouvez les retoucher, vous pourrez les vendre et vous baisserez le cout de mise au point de votre process.

Cette montée en cadence progressive vous permettra de limiter le nombre de rebus et de retouches et donc vos coûts de mise au point de votre process.

En parallèle de cette mise au point progressive de votre process (de la montée en cadence), vous allez tester les à-côtés de la fabrication tels que l’approvisionnement des matières, l’expédition des produits, le contrôle qualité de votre produit, l’emballage, la formation.

Ainsi vous arriverez à un système de production en série robuste.

Pour autant votre industrialisation ne sera pas terminée. En vendant vos produits vous allez avoir les premiers retours de vos clients, sans doute en majorité positifs, mais vous aurez également des remarques de non qualité, de retards d’expédition, de défauts d’emballage … Ils vous feront revenir sur votre produit et sur votre process pour les traiter. Puis viendront les évolutions nécessaires pour repondre aux attentes de vos clients, à l’évolution du marché, à l’arrivée d’un produit concurrent. Ces évolutions concerneront le produit mais auront des conséquences sur le process.

Ce ne sont pas les clients mais vous directement qui impluserez certaines evolutions dans le but d’optimiser économiquement votre production : un changement de fournisseurs, un changement de procédé par un autre moins couteux ….

Enfin d’autres évolutions impacteront à la fois vos clients et votre rentabilité comme par exemple une augmentation de vos capacités ou une diminution de vos délais de livraison.

Vous chercherez à limiter les évolutions en vie série à celles qui apportent vraiment quelque chose afin de limiter votre travail et de ne pas déstabiliser votre système de production par des modifications trop fréquentes.

Cette démarche (anticipation et travail en parallele) n’est pas seulement pertinente pour une production industrielle de produits physiques. Elle s’applique tout à fait à une production artisanale ou à des services. Elle s’applique egalement si vous sous-traitez la production à un partenaire. Impliquer-le le plus en amont possible !

Votre process se précisera au fur et à mesure de l’avancement du projet et cette avancée en parallèle vous fera gagner beaucoup de temps et surtout évitera des remises en cause tardives et douloureuses et leur escadron de stress, de retards, de surcoûts.

Si vous voulez aller plus avant, nous pouvons vous aider à vous lancer ou vous accompagner dans la démarche. Contactez-nous et échangeons sur vos enjeux et comment les aborder ou les traiter.